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il est postérieur au brahmanisme, ce qui ne veut pas dire à toutes les sectes nées dans la société brahmanique, et il a été banni de l’inde centrale par les persécutions des brahmanes à une époque historiquement déterminée: le viiie siècle de notre ère, en ne tenant pas compte des restes qui ont pu s’y perpétuer jusqu’au xiie . 2° les livres qui composent la vaste littérature du bouddhisme et qui appartiennent aux régions de langues différentes, éloignées les unes des autres, dans lesquelles cette religion se propagea et règne encore, ces livres, y compris les plus anciens d’entre eux , dont on peut croire les sources voisines de l’époque du révélateur, mêlent constamment ce qu’ils nous apprennent de sa vie à des légendes miraculeuses, et souvent du genre le plus extravagant, comme il convient à l’esprit indien. ils ne laissent pas de se rencontrer sur des traits d’un genre entièrement humain et positif, dont le contraste avec le caractère merveilleux des circonstances imaginaires, ajoutées par la foi dans le miracle, assure la crédibilité. le miracle accompagne partout les origines religieuses, mais nulle part il n’est aussi facile à séparer que dans le bouddhisme de la détermination strictement humaine du personnage autour duquel s’est formée la légende. 3 ce caractère du bouddhisme, à son origine, s’est conservé dans la suite de son histoire. le bouddha n’a jamais été tenu pour dieu, ni pour un dieu, mais toujours pour un homme; et quand les bouddhistes ont admis l’existence de plusieurs bouddhas, — de bouddhas innombrables, comme ils l’ont fait, — ou quand çakya lui-même a cru peut-être à des prédécesseurs et à des successeurs semblables à lui, au cours des révolutions du monde, ces bouddhas ont été réputés de nature humaine, encore bien que supérieurs de toute manière, en dignité et en pouvoir, aux dieux du panthéon védique et brahmanique. il serait difficile de rapporter de pareilles croyances à une doctrine religieuse qui ne devrait pas son origine à un révélateur, à un homme de l’histoire. rien n’était plus contraire à la fiction brahmanique des incarnations de leurs dieux comme agents de salut: procédé habituel dans l’inde, en dehors du bouddhisme, et qui a été appliqué au bouddha lui-même par l’esprit éclectique de certains pouranas. 4° le bouddhisme a annoncé l’abolition des castes, non cependant dans l’ordre politique. il n’a pas laissé, presque partout où il a régné et duré, d’atteindre ce résultat par voie indirecte, de la même façon que le christianisme a favorisé l’affranchissement des esclaves sans condamner l’esclavage. il l’a obtenu tout d’abord dans la religion, en appelant les hommes de toute naissance et de toute profession à la parfaite connaissance et à la pratique de l’unum necessarium pour le salut. cette formule qui est bouddhique: «ma loi est une loi de grâce pour tous» déclarait l’affranchissement de l’esprit par rapport aux privilèges des brahmanes, à leur monopole de la science, et aux cultes qu’ils prescrivaient au nom de la religion védique. 5° la science du salut, dans le bouddhisme, n’a peut-être pas différé beaucoup, pour un philosophe, de celle qu’enseignaient les brahmanes de l’école sankhya, ou du moins la divergence ne portait que sur le problème métaphysique de la réalité et de l’éternité de la nature, de l’existence des kalpas, de la permanence nécessaire de l’âme. mais cette science mise à la portée de tous devenait un principe de religion nouvelle dès qu’elle se formulait en termes simples et clairs, et que, sans protester contre le principal fondement des croyances populaires, elle remplaçait la loi et le culte par une foi et des observances morales profondément distinctes de celles de la tradition. ces termes simples et clairs sont ceux des «quatre vérités sublimes», unanimement regardées comme l’expression la plus ancienne de la foi bouddhiste. 6° le renoncement absolu et ce qu’on peut nommer aussi la charité absolue, c’est-à-dire l’absence d’irritation et de réaction contre la douleur qui nous vient d’autrui, sont les préceptes moraux rattachés à cette science. là, comme dans la grande religion occidentale, les préceptes deviennent en peu de temps un pur idéal pour les personnes qui n’ayant pas en eux la force de la sainteté, s’arrêtent à la simple condition de croyants et de fidèles, et font ce qu’ils peuvent, beaucoup moins que ce qu’ils pourraient, le plus souvent. 7° quand le renoncement est vraiment absolu, c’est-à-dire quand il est porté jusqu’à la croyance et à la pratique, autant que possible, de l’évanouissement de l’existence consciente, on a le nirvana, qui est l’accomplissement de la doctrine tant théorique que pratique du bouddhisme. l’interp